Discours de notre Syndic, Monsieur Pierre-Daniel Collomb
Abbaye des fusiliers 23 juin 2018
Monsieur l’abbé
président, membres de l’abbaye, invités, citoyens et citoyennes de la commune de Bretonnières et des communes voisines, bonsoir.
L’origine des abbayes vaudoises remonte au moyen âge.
Durant cette période, les comptes de Savoie mettaient en place dans leur ville des armées de tireurs à l’arc, ainsi que des arquebusiers, dans le but de protéger la ville et de faire respecter les lois par les citoyens. Les meilleurs tireurs obtenaient des prix ou des exemptions d’impôts.
Durant l’année 1615, les autorités bernoises ont décidé qu’en période de paix, les soldats devaient s’entraîner à la pratique du tir. C’est ainsi que ces mêmes autorités ont soutenu les tirs volontaires à travers les abbayes vaudoises existantes.
La fondation de l’abbaye des fusiliers de Bretonnières remonte à 1686 et qui garde le vénérable drapeau ayant fait la campagne de Villmergen de 1712. Selon les statuts de l’Abbaye des fusiliers de Bretonnières au chapitre 4 Art. 9, l’Abbé-Président est responsable de la bannière.
Je profite de saluer
le banneret (le porte drapeau) qui s’inspire certainement du serment du banneret médiéval, si bien transcrit par Gonzague de Reynold (historien suisse né en 1880 à Fribourg).
Je cite :
« Je veillerai sur la bannière. Si le banneret tombe, je la saisirai, je l’élèverai pour qu’elle flotte encore. Si je suis blessé, je la tendrai à un camarade. Je jure de ne jamais l’abandonner, ni le jour ni la nuit, dans la joie comme dans la détresse, dans l’honneur comme dans la misère, jusque à la mort. »
A propos de la suppression du culte de l’abbaye de Bretonnières, souvenons- nous, au 18 ème siècle, il fut question de supprimer le culte à Bretonnières. Les habitants du village s’opposèrent vivement à cette proposition et adressèrent au bailli de Lerber à Romainmôtier une longue lettre où ils donnent d’évidentes raisons qui ne leur ont pas permis d’adhérer à ladite proposition.
En voici
quelques-unes :
Après avoir relevé que l’église de Bretonnières est sans contredit la mère de l’église de Romainmôtier (le village formait effectivement autrefois une paroisse) la plus ancienne de la
terre et peut-être du baillage.
La lettre fait remarquer que le village est sur une route très fréquentée, que les maisons sont écartées les unes des autres et pourraient être exposées au pillage pendant que les gens seraient à Romainmôtier.
Elles courraient aussi le risque d’être incendiée par l’imprudence des enfants ou par la malice des passants. Comme elles sont couvertes d’ancelles (tavillons), toute cette commune pourrait être ainsi consumée faute de secours.
Les paysans sont obligés d’user d’intervalles pour puiser de l’eau pour abreuver leur bétail, afin que l’eau puisse revenir et fournir au nécessaire. De façon que si un ministre n’avait pas la complaisance d’attendre de faire sonner les cloches pour le sermon du dimanche matin, jusqu'à ce qu’ils soient pourvus d’eau (ce qui pour l’ordinaire porte jusqu’après 10 heures), ils ne pourraient pas profiter du sermon à Bretonnières, ainsi qu’a plus forte raison ne pourrait-il le faire à Romainmôtier où l’on n’aurait pas la même complaisance.
Ces paroissiens
eurent gain de cause, et il faut croire qu’ils tenaient vraiment à leur culte à Bretonnières, puisque le 1er
janvier 1817 le
pasteur Louis Perey leur fit don d’une bible version Osterwald de 1744.
En-tête de laquelle nous pouvons lire ces lignes.
Bible donnée à ses chers paroissiens de Bretonnières par le pasteur Louis Perey, en témoignage de satisfaction. Particulièrement de ce qu’ils fréquentent le service divin, soit le dimanche, soit les jours ouvrables aux prières publiques.
Pour terminer.
N’ayons pas peur des changements, gardons confiance en l’avenir.
Soyez toutes et tous bénis, je vous souhaite une belle fête, vive l’abbaye de Bretonnières, vive Bretonnières !
Bretonnières, le 23 juin 2018